De tous temps le jardinage
Fut l’amusement du sage
J’en fais mon unique emploi
Il n’en est pas je vous jure
Qui s’attache à la nature
Avec plus d’ardeur que moi
Avec plus d’ardeur que moi
2
Les vents, la grêle et l’orage
Ne gâtent point mon ouvrage
Jamais il ne dépérit.
En hiver lorsque tout gêle
Malgré la bise cruelle
Mon rosier toujours fleurit
3
Lorsque la charmille pousse
D’une main légère et douce
Je lui donne une façon.
Souvent je plante et je sème
Mais mon plaisir est extrême
Lorsque je greffe un tendron
4
Je fais pommer (pousser ?) la laitue
Et la fais grossir à vue
Dans les plus rudes saisons,
Et souvent ma peine utile
Sur une couche fertile
Fait naître des cornichons
5
Je bannis de mon parterre
Les fleurs qu’on n’estime guère
Le pavot et le soucis ;
Belles de nuit Marguerite,
Chez moi sont les fleurs d’élite,
La pensée y croit aussi
6
J’ai soin d’une jeune Rose,
Sans me lasser je l’arrose
Le matin comme le soir
Mais pour la vieille immortelle,
Sitôt que je suis près d’elle
Je détourne l’arrosoir
Version Anseaume
La Marraine :
Vous me serez toujours chère ;
ne craignez plus ma colère.
Cendrillon :
Ah ! que mon cœur est content !
La Marraine :
Mais par un aveu sincère,
Je veux savoir le mystère
de ce long retardement.