Hélène Clerc-Murgier Pauline Warnier

Il existerait plus d'une centaine de versions du conte de Cendrillon, dont certaines remontent à l'antiquité. Depuis la première version scénique de Anseaume et Laruette, le sujet a été repris pendant tout le 19ème siècle, au théâtre, à l'opéra, dans des ballets, sans parler de la littérature et des gravures qui illustrèrent le conte. 

Le conte de Cendrillon est assurément une vieille tradition populaire de la Bretagne; madame Piette, comme par de jolis essais, publie en ce moment une chronique rajeunie (Laurette de Karnabas, ou la nouvelle Cendrillon), qui est puisée à la même source, mais dégagée de la féerie. Au reste, l'ouvrage de Perrault, si gracieux dans tout l'ensemble, mais négligé dans quelques détails, a été mis assez souvent, comme dans Finette Cendron, de Madame d'Aulnoy, dans un volume destiné aux enfants, intitulé la Petite Cendrillon, et dans beaucoup d'autres nouvelles.

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Cendrillon a ici une fée pour marraine, comme presque toutes les héroïnes des contes merveilleux; cette fée emploie, pour sa filleule, toutes les ressources de la féerie. On a regardé les petites pantoufles de verre comme une allégorie de la sagesse virginale; il est certain qu'il y a, dans ce conte, beaucoup de morale allégorique. Mais il apprend aux enfants qu'il y a des marâtres; et les enfants le savent toujours assez tôt. Ce joli sujet a été mis plusieurs fois sur la scène :

1° Anseaume, en 1759, fit jouer une Cendrillon, opéra-comique en un acte, musique de Laruette. C'est le conte mis en action: il eut un très grand succès. Une aventure assez singulière du célèbre basse-taille Thévenard fut, dit-on, ce qui engagea Anseaume à faire son opéra de Cendrillon. Thévenard, dont le coeur était tendre, conçut, à l'âge de soixante ans, une passion violente pour une demoiselle dont il avait vu la pantoufle dans la boutique d'un cordonnier. Il n'oublia rien pour se lier d'amitié avec l'oncle de la demoiselle au pied mignon. Par bonheur c'était, comme Thévenard, un grand buveur; il le séduisit la bouteille à la main. Le mariage se fit et fut heureux.

2° M. Guesdon a fait jouer, en 1806, au théâtre des Jeunes-Elèves, un mélodrame intitulé Cendrillon; l'auteur a tiré du conte un parti assez médiocre.

3° Mais, en 1810, M. Etienne, secondé de la délicieuse musique de Nicolo, a fait courir tout Paris à sa Cendrillon, jouée à Feydeau, au milieu des applaudissements. M. Etienne n'a pas fait une imitation servile; et sa pièce est une bonne comédie. Le baron de Montefiascone a deux filles, Clorinde et Thisbé; Cendrillon, si négligée, n'est que sa belle-fille. Le sage Alidor, précepteur du prince de Salerne, vient au château sous un habit de mendiant. Cendrillon l'accueille, quand ses soeurs le repoussent. Comme il est habile enchanteur, il transporte la jeune fille au palais, où Clorinde et Thisbé sont déjà pour le bal. Le prince, déguisé en écuyer, se fait aimer de Cendrillon, dont les soeurs ambitieuses s'attachent à l'écuyer Dandini, personnage ridicule, qu'elles trouvent charmant parce qu'elles le prennent pour le roi. Tout se découvre à la fin, et c'est, comme de juste, Cendrillon qui épouse le monarque. Les deux soeurs ne veulent plus de Dandini, dès qu'il n'a plus de couronne. Mais on voit que M. Etienne n'a dû au conte que l'idée de sa pièce. Nous rappellerons

4° l'opéra italien de la Cenerentola;

5° le ballet-pantomime de Cendrillon, donné au Grand-Opéra, il y a deux ou trois ans;

6° une comédie de Cendrillon, jouée à l'Odéon, en 1810;

7° une autre au vaudeville, la même année;

8° et enfin, aux Variétés, la Chatte Merveilleuse, ou la Petite Cendrillon, folie-féerie de MM. Désaugiers et Gentil, qui rappelle très gaiement toutes les circonstances du conte, et qu'on revoit toujours avec plaisir. On a donné encore, à la Gaîté, en 1810, l'Horoscope des Cendrillons, ou La Fête de Perrault, vaudeville, de M. Brazier. C'est une revue: Perrette joue toutes les Cendrillons, devant Charles Perrault, qui a la mère l'Oye pour gouvernante. On voit paraître en messagers le Petit Poucet, le Chat Botté, la Barbe-Bleue, Peau-d'Ane, la Belle au Bois Dormant, et Riquet à la houppe. Les quatre Cendrillons sont une farce de la même année. Brioché, a qui on a brûlé deux de ses marionnettes, est très embarrassé, lorsque les quatre Cendrillons (de Feydeau, de l'Odéon, du Vaudeville et des Variétés) viennent lui offrir leurs services. Cette situation amène surtout beaucoup d'éloges à mademoiselle Saint-Aubin, dont on n'a pas encore oublié les succès brillants
(Oeuvres choisies de Charles Perrault et des recherches sur les contes de fées, Jacques-Albin-Simon Collin de Plancy - 1826 - 347 pages)

Cette profusion de Cendrillons, notamment au théâtre (comme si le seul nom de Cendrillon suffisait à remplir les salles) finit par provoquer la lassitude de certains observateurs, en 1825 déjà !

On demande si les divers théâtres qui s'emparent du nom de cendrillon doivent augmenter sa vogue en partageant sa fortune, ou plutôt affaiblir le charme du nom et du sujet en le disséminant. La vogue de Cendrillon ne peut plus augmenter; le temps enlève en fuyant la fraîcheur de la jeunesse et la grâce de la nouveauté. Les théâtres qui attirent aujourd'hui des spectateurs, en promettant de leur montrer Cendrillon, font bien de profiter du prestige; mais il ne faut pas qu'ils en abusent; ils le verraient bientôt s'évanouir. Ces Cendrillons qu'on étale à tous les spectacles pourraient bien devenir trop communes et trop publiques : comme on se lasse de tout, on finirait par se lasser de tant de Cendrillons; et quand on aurait une fois ouvert les yeux, peut-être chercherait-on où est l'agrément du nom de Cendrillon, et l'intérêt d'un conte pour amuser des enfans, comme celui de Peau-d'Ane, du même auteur (dans Cours de littérature dramatique ou recueil par ordre de matières des feuilletons de Julien Louis Geoffroy Publié 1825 P. Blanchard)

A la lecture de la liste non exhaustive de ce qui a été écrit après 1825 (sans parler du cinéma, qui s'est emparé avec la même passion de ce sujet) on s'aperçoit que les voeux de J-L Geoffroy n'ont heureusement pas été exaucé!

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PREMIERE EDITION

Charles Perrault : Les Contes de ma mère l'Oye, ou Histoires ou contes du temps passé avec des moralités, Barbin, 1697. Le titre original est : "Cendrillon ou la petite pantoufle de verre".

LITTÉRATURE

- Frères Grimm : Aschenputtel, in Kinder und Hausmarchen, 1812.
- Guillaume Apollinaire : La suite de Cendrillon, ou le rat et les six lézards

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MUSIQUE

- Cendrillon, opéra comique en un acte, de Jean-Louis Laruette et Louis Anseaume, 1759.
- Cendrillon, opéra en 3 actes, musique de Stibelt, représenté à St-Peterbourg vers 1809.
- Les pantoufles de Magdelaine, comédie mêlée de chant, en trois actes de André Méjanel - 1810
- Cendrillon, opéra-féerie de Nicolo Isouard et Etienne, 1810. Représenté à Feydeau le 22 février 1810.

Le succès de cette pièce fut extraordinaire. Le jour de la première représentation, 22 février 1810, à la fin du spectacle, chose rare alors, on appela Mmes Alexandrine Saint-Aubin, Duret, Lemmonier-Regnault qui avaient joué les rôles de Cendrillon, de Clorinde et de Tisbé (dans théâtre de l'opéra-comique) Le livret d'Etienne est le plus conforme à l'idée originale. La féerie y tient une large place. Quant à la musique, elle ne vaut pas, à beaucoup près, celle de Joconde , du même. La romance du 1er acte : Je suis modeste et soumise, a été populaire. Beau trio de femmes : Vous l'épouserez, oui, vous l'aimerez. Le reste est médiocre (d'après le dictionnaire lyrique de 1869) Repris en 1845.

- Encore une Cendrillon, ou la plus petite de toutes, Mélodramme lyrique en un acte de Monperlier, Beureville an 1812.
- Cendrillon, ou le Triomphe de la Bonté, mélodrame gai de Rossini, 1817
- Cendrillon de Decombe, Paris, Théâtre de l’Académie royale de musique, 3 mars 1823
- Javotte (Cinderella) Opéra-comique en trois actes de Emile Jonas, Alfred Thompson, donné au Théâtre-Lyrique (Théâtre de l'Athénée) le 22 décembre 1871
- Une nouvelle Cendrillon, opérette bouffe en un acte, de Eugène Adénis, I -E Legouix, Publié 1890
- Cendrillonnette, opérette de Ferrier, musique de Serpette et Roger, 1890.
- Cendrillon, opéra-comique de Jules Massenet, 1899.
- Cendrillon, opérette-féerie en deux tableaux de Paul Guy, 1929
- Cendrillon, comédie musicale de Bontempelli, 1942.
Et quelques autres Cendrillon, chansons plus courtes et plus récentes, dans des CD de Diane Dufresne (1993), Téléphone (1994), Pakita (1996), Henri Salvador (1997), Louis Bertignac (1998)...

THEATRE, PARODIE-VAUDEVILLE, PANTOMIME, COMÉDIE-FOLIE, FOLIE-VAUDEVILLE, MÉLODRAMATICO-VAUDEVILLE, PANTOMIME-FÉERIE, VAUDEVILLE-FÉERIE

- Cendrillon, pantomime en trois actes, de Parisau, 1782
Mlle Camerère : actrice des grands danseurs du roi en 1782, débute à ce théâtre par le rôle de Cendrillon, dans La pantoufle de Cendrillon, pantomime en trois actes de Parisau, représenté le 14 août de cette même année. Campardon Les spectacles de la foire, 1877 Forest (Françoise-Catherine, dite Sophie), née vers 1762, célèbre actrice des Grands-Danseurs du Roi, puis des Variétés du Palais-Royal, débuta en 1777 au théâtre de Nicolet. Une aventure galante la tint éloignée quelque temps de la scène ; elle n'y reparut qu'en 1780. Voici les principaux rôles joués par Mlle Forest au spectacle des Grands-Danseurs du Roi : la fée dans la Pantoufle, ou Cendrillon, pantomime en trois actes, de Parisau (14 août 1782)
- Cendrillon ou l'école des mères, comédie en deux actes, en prose et en vaudevilles de Desfontaines (François-Georges Fouques Deshayes, dit), publié en 1802 "Représentée, pour la première fois, sur le théâtre du Vaudeville, en l'an 8."
- Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre, mélodrame de Guesdon et Fargeaux, Paris, Théâtre des Jeunes Élèves de la rue de Thionville, 26 mars 1806
- Cendrillon, ou la Pantoufle de verre, ballet-pantomime en 3 actes par Jean-Baptiste Blache père, Lyon, Théâtre des Célestins, 20 juillet 1810
- Sophie, ou La nouvelle Cendrillon, de Rougemont et René Perin, comédie en 4 actes et en prose. Donné à Paris, théâtre de S. M. l'Impératrice, par les Comédiens ordinaires de leurs Majestés, 6 novembre 1810. Paris : Mme Masson, 1810, 79 p. M. Delmar - M. Dugrand
Sophie, sa fille - Mlle Fleury
Mad. Delmar - Mme Leger-Molé
É Léonore - Mlle Henri
Rosalie, ses filles - Mlle Delisle
Edouard Dercour, secrétaire de Mad. Delmar - M. Thénard
Florent, matelot gascon - M. Perroud
Ambroise, jardinier - M. Chazelle
Jeannette, sa fille - Mlle Regnier
Julien, petit paysan - Mlle Descuiller
- La petite Cendrillon, ou La chatte merveilleuse, comédie-folie en 1 acte, mêlée de vaudevilles de Desaugiers et Gentil. Représentée, pour la première fois, sur le théâtre des Variétés, le 12 novembre 1810. Paris, Barba, 1810, 40 p.
Le Prince Mirliflor - M. Portier
M. de la Canardière - M. Tiercelin
Magdelon - Mme Barnoyer
Javotte, filles de M. de la Canardière - Mme Vautrin
Cendrillon, belle-fille de M.de la Canardière - M. Brunet
La Fée Minette - Mlle Pauline
Danseurs et Danseuses
Suite du Prince
Le rôle de Cendrillon, quoique joué à Paris par M. Brunet, appartient à l’emploi des jeunes amoureuses.
- Les six pantoufles ou Le rendez-vous des Cendrillons de Dupin, A. Dartois et Favart, folie-vaudeville en 1 acte et en prose. Paris, Vaudeville, 29 décembre 1810. Paris : Martinet, 1810, 40p.
Requin, restauranteur - M. Edouard
Guilleri, son fils - M. Séveste
Perrette-Cendrillon - Mlle Arsène
Cendrillon, l’aînée - Mlle Rivière
Nicole-Cendrillon - Mlle Minette
Blondine-Cendrillon - Mlle Betzy
Simplette-Cendrillon - Mlle Jenny
Jocrisse-Cendrillon - M. Joly
Garçons restaurateurs
- Le mariage de Cendrillon, ou Simplicité, Constance, mélodramatico-vaudeville de Marie Emmanuel Guillaume Theaulon, Solomé, Deberle Représenté, pour la première fois, en novembre 1810
- La Cendrillon des écoles ou Le tarif de prix, comédie-vaudeville en un acte de Jean Baptiste Dubois et de M. de Saint-Remy (?) Publié 1810 - La Fête de Perrault ou l’Horoscope des Cendrillons de Brazier, Paris, Théâtre de la Gaîté, 18 décembre 1812
Le 18 décembre 1812 était créée au Théâtre de la Gaîté une comédie en un acte : Fête de Perrault ou l’Horoscope des Cendrillons. Cette œuvre du bien oublié Nicolas Brazier (1783-1838) présente un argument original : Charles Perrault, qui vient d’achever ses contes, s’interroge sur leur postérité. En présence de tous les "personnages" de l’écrivain, la mère l’Oye prédit : "Cendrillon sera de tous les contes de mon maître celui qui aura le plus de succès. [...] Je vois d’ici la ville et la Cour, aller visiter la petite Cendrillon, qui paraîtra sous toutes les formes". Elle s’interroge ensuite sur le traitement réservé au conte de Perrault dans tous ses avatars, si bien que le reste de la pièce est un pastiche des cinq Cendrillon proposées aux spectateurs parisiens de 1810, que Perrault, transporté dans le temps, est invité à juger…
- Cendrillon ou le Triomphe de la bonté de Feretti, Théâtre Royal Italien, 8 juin 1822
- Cendrillon de Backer, Petit Théâtre de la Jeunesse, 1831
- Cendrillon, vaudeville-féerie en trois journées de M. Maximilien Varin, Publié 1838
- Cendrillon ou la Pantoufle verte, pantomime-féerie en trois actes par J.-B. Blache, donné le 24 décembre 1853 au Théâtre de M. Comte
- Le chat de Cendrillon, vaudeville en trois actes de M. Siraudin, Siraudin (Paul) -1856Cendrillon, comédie en 5 actes, par Théodore Barrière, Théâtre du Gymnase dramatique, 23 décembre 1858.
- Cendrillon, de Tourte-Cherbuliez 1861
- Cendrillon ou la pantoufle merveilleuse, grande féerie en cinq actes et trente tableaux de M. Clairville, Albert Monnier, Ernest Blum, Théâtre du Châtelet, 4 juin 1866
- Cendrillon, parodie-vaudeville en quatre tableaux par Amédée de Jallais, représenté au Théâtre Dejazet le 27 octobre 1866
- Cendrillon, de H Demanet, conte pantomime en 2 actes représenté à Paris au Théâtre des Funambules le 18 janvier 1873
- Cendrillon, Conte de fées en quatre actes et six tableaux de Henri Cain 24 mai 1899, Paris, Salle Favart.
- Cendrillon, de Maurice Bouchor dans Théâtre pour les jeunes filles, 1906
- Cendrillon, comédie en trois actes, en vers de Jean Renouard - 1934
- Cendrillon, comédie féerique en trois actes en vers de Henri Bernet, 1937

DANSE

- Cendrillon, ou la bonne marraine, grand ballet pantomime en trois actes de Jean-Baptiste Blache, composé en 1809, représenté sur le théâtre de Bordeaux en 1823
- Cendrillon, ballet féerie en trois actes de M. Albert, M F Sor - 1823
"Représenté pour la première fois à Paris, sur le Théâtre de l'Académie royale de musique, le 3 mars 1823."
- Cendrillon, opéra-ballet, musique de Prokofiev, 1944, représenté dans de nombreuses versions, dont celle de Maguy Marin à Lyon en 1986.

CINÉMA

- Cinderella, George Albert Smith, 1898Cendrillon, de Georges Méliès, 1899
- Cendrillon ou la Pantoufle merveilleuse, France, d'Albert Capellani, 1907
- Le Soulier de Cendrillon, de Gérard Bourgeois, 1909
- Le cousin de Cendrillon, de Léonce Perret, 1910
- Cinderella, de George Nichols, 1911Cendrillon ou La pantoufle mystérieuse, de Georges Méliès, 1912
- Cinderella, de Colin Campbell, 1912
- Cinderella, James Kirkwood, États-Unis ; avec Mary Pickford, 1914
- Cendrillon, de Charles Maudru, 1921
- Aschenputtel, Lotte Reinigern 1922
- Cinderella, Walt Pfeiffer, Walt Disney 1922 (le premier Cendrillon de Walt Disney!)
- Cláudia, de George Pallu, 1923
- Cinderella, Herbert M.Dawley, 1924
- Cinderella, Walter Lantz, 1925
- Cinderella, Manny Gould, Ben Harrison, 1930
- Cendrillon de Paris, de Jean Hémard, 1930
- Cinderella, Frank Moser, 1933
- Poor Cinderella, Dave Fleischer, 1934 avec Betty Boop !
- Cinderella, Pierre Caron, 1937
- Cinderella Meets Fella, Tex Avery, 1938
- Swing Shift Cinderella, Tex Avery, 1945
- Cinderella Horse, 1948
- Cendrillon, Fernando Cerchio, Italie, 1948
- Cendrillon, Walt Disney Productions, 1949
- Les métamorphoses de Cendrillon, Tex Avery, 1949
- La Pantoufle de verre, film musical de Charles Walters, avec Leslie Caron, 1955
- Cendrillon, Fritz Genschow, RFA, 1955
- Cinderfella (Cendrillon aux grands pieds), comédie de Frank Tashlin, avec Jerry Lewis, 1960
- Cenerentola, Fernando Cerchio, 1948
- Cinderella, 1963 Morozko ou la Cendrillon russe, Alexandr Rou, URSS, 1966
- Cinderella, 1974 (Philippines) Cendrillon, Michael Pataki, États-Unis, 1977
- Cenerentola '80, de Ricardo Malenotti,1983
- Cendrillon 90, de Christine Dory, 1991
- A Cinderella Story, de Mark Rosman, 2004
- Cendrillon, Marc Esposito, 2008
Il existe encore un nombre incalculable de films ou de dessins animés ayant pour thème Cendrillon; nous n'avons pu les donner tous ici...

UNE CHANSON

Histoire de Cendrillon.
Air : Ramones cii, ramones la. etc.Un' jeun' fille avait un père
Qui vendait du drap d'Elbeuf ;
Il lui fit don d'un' bell'- mère,
Vu qu'y s' trouvait par trop veuf;
Cett' fill' huit jours après... p't' êt' neuf.
Était plus malheureuse qu'un' pierre :
Faut dir' que la bell'-mère avait
Deux fill's qu'en dot elle apportait
Et qui n'étaient pas bell's du tout,
C' qui fait qu' ça les vexait beaucoup,
Car l'autre était un vrai bijou !
Si bien que c'te pauv' petite
Avait l' droit dans la maison,
D' nettoyer tout's lés marmites,
D' manger tous les rogatons ;
Enfin, on l'app'lait Cendrillon,
Car la ch'minée était son gîte :
Ses chipies d' sœurs en riaient, faut voir.
Quand leur maman vint à r'cevoir
Un p'tit billet d'Abd-el-Kader,
Qui donnait un bal près d'Alger,
Et les priait d' s'y rendr' par mer.
Ces d'moisell's, à leurs toilettes,
Firent travailler Cendrillon ;
Elle leur fit des rob's très... chouettes
Et leur frisa le chignon ;
Puis ell's lui dir'nt : — Garde la maison.
C'est bon pour un' laveus' d'assiettes.
Ell' pleura tant de c' camouflet
Qu'elle en remplit un grand baquet;
Mais, heureus'ment que son parrain.
Qu'était monsieur Robert-Houdin ,
Vint mettre un terme à son chagrin.
V'la qu'il souffl' sur le caniche
El qu'il le change en cheval ;
Il fait un fiacre triomphal
Avec une vieille bourriche,
Il change en cocher l' perroquet,
En petit groom le sansonnet;
Puis, il lui donne un beau tartan,
Avec un' rob' de bouracan
Et de jolis socqu's bien r'luisants.
Mais, surtout, dit c't' homm' habile,
Quitt' le bal avant minuit,
Ou, sans ça, d'vant l'mond' kabyle,
Tu r'prendrais tes vieux habits !.
Cendrillon dit : c'est dit, qu'elle dit,
Et, pour Alger, la v'la qui file.
Au bal aussitôt qu'ell' parut,
Au fils d' Abd-el-Kader ell' plut.
Ses sœurs eur'nt l'air très chagriné,
Et la r'gardèr'nt sans rien d'viner,
Vu qu'elle avait mis un faux nez.
Chacun monta sur sa chaise
Pour la voir à la polka ;
De brioch's chaud's comm' la braise
Abd-el-Kader la combla :
Son fils, qu'avait l' cœur pris déjà.
N'en put manger... que quinze ou seize.
Pour la première, il l'invita,
Quant ménuit moins un quart sonna;
Mais Cendrillon s' sauve et lui dit :
Merci, mon portier m' l'interdit ;
Il n'ouvr' jamais après ménuit.
Mais, dans sa fuite, assez fine,
Un de ses socques tomba;
Au moyeu d'un' Constantine,
Dans Elbœuf elle arriva :
Le jeune prince ramassa
Ce socque et l' mit sur sa poitrine,
Le pied qui chaussait ce socqu'- ci,
Dit-Il, me trotte dans l'esprit.
L' fait est qu'il y trottait si bien
Qu'il fit proclamer, un matin,
Qu' cell' qu'avait le pied aurait sa main.
En vain a toutes les d'moiselles.
On essaya l' socqu' susdit;
Les deux sœurs, nos péronnelles,
N'eur'nt pas le pied assez p'tit ;
Mais Cendrillon, c' qui les réjouit,
D'manda de l'essayer comme elles.
Figurez-vous leur saisissement!
Le socqu' lui allait comm' un gant.
Leur plaisir ne fut pas très vif;
Mais ell's se dir'nt, c est positif :
C'est ell' qui portait le faux pif.
Un cortège magnifique,
Composé d'beaucoup d'chameaux,
La conduisit en Afrique
Au jeune princ' des m'ricauds;
Après un festin des plus beaux.
On eut la lanterne magique.
Cendrillon, qu'avait très bon cœur.
Ayant amené ses deux sœurs,
Leur dit : J' n' vous en aim' pas moins,
Et deux mois après d'vant témoins,
Leur fit épouser deux Bédouins.
MORALITE.Enfants, qu' ceci vous apprenne
A bien choisir, en naissant,
Votr' parrain et votr' marraine ;
Vous en voyez l'agrément ;
N' rentrez pas tard dans votr' logement;
A votr' portier ça f'rait d' la peine.
Attachez vos souliers très mal
Et tâchez d'en perdr' un au bal :
C'est l' moyen de vous marier,
Et, si l'on vous rend votr' soulier
De r'trouver chaussure à votr' pied.
Ch. Delange. La musique se trouve chez Meissonnier fils, éditeur, rue Dauphine, 18.

ANNEXE

Il existe une étude passionnante de Bruno Bettelheim sur Cendrillon dans "Psychanalyse des contes de fée"

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