Hélène Clerc-Murgier Pauline Warnier

Auteur dramatique - Souffleur au Théâtre italien, puis sous-directeur de l'Opéra comique

On trouve peu d'écrits sur Louis Anseaume, qui fut cependant un très bon auteur dramatique, maniant avec goût et finesse la langue française.

Sur le site César, nous avons trouvé ces deux extraits :

CHAMFORT (1776)
Vol. III, p 505 : " né à Paris, Secrétaire Répétiteur de la Comédie Italienne, l'un des principaux Auteurs de ce Théâtre, & auparavant de celui de l'Opéra-Comique (...) ; il a fait tous les Complimens de Clôture au Théâtre Italien." [ME]

LERIS (1763)
p 497 : "de Paris, autrefois Maître de Pension, ensuite sous-Directeur, Répétiteur & Souffleur de l'Opéra-Comique, & à présent Souffleur de la Comédie Italienne, a travaillé pour ces Théatres (...)." [ME]

Un long article se trouve cependant dans LES ANECDOTES DRAMATIQUES (1775) :

Né à paris, Secrétaire, répétiteur de la Comédie Italienne, est un des principaux Auteurs de ce Théâtre, & auparavant de celui de l'Opéra-Comique. Il embrassa d'abord une profession bien opposée à ce genre de travail. Nos goûts sont nos destins, dit un poète qui se trouvait lui-même dans une circonstance à peu près semblable. M Anseaume quitta les Prêtres de la Doctrine Chrétienne, & prit un autre établissement, auquel il renonça de même ; il put alors se livrer sans réserve à son goût dominant.

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Né à paris, Secrétaire, répétiteur de la Comédie Italienne, est un des principaux Auteurs de ce Théâtre, & auparavant de celui de l'Opéra-Comique. Il embrassa d'abord une profession bien opposée à ce genre de travail. Nos goûts sont nos destins, dit un poète qui se trouvait lui-même dans une circonstance à peu près semblable. M Anseaume quitta les Prêtres de la Doctrine Chrétienne, & prit un autre établissement, auquel il renonça de même ; il put alors se livrer sans réserve à son goût dominant. L'Opéra-Comique attirait beaucoup de spectateurs : ce fut sur ce théâtre, que M Anseaume exposa ses premiers essais : il débuta par un prologue intitulé : la vengeance de Melpomène, & donna ensuite le Chinois poli en France, le Monde renversé, les Amants trompés, la Fausse Aventurière, le Peintre amoureux de son modèle, le Docteur Sangrado, le Médecin de l'Amour, le Maître d'Ecole, le Procès des Ariettes et des Vaudevilles, le Soldat Magicien ; & à la Comédie Italienne, l'isle des Foux, Mazet, le Milicien, les deux chasseurs & la laitière, l'Ecole de la Jeunesse, la Clochette, le Tableau Parlant, la Coquette de village, la Ressource Comique, & a fait tous les Compliments de clôture au Théâtre Italien.

Outre les ouvrages dont on vient de parler, M. Anseaume a eu part à quelques autres, tels que Berthold à la ville, le Dépit généreux, la Nouvelle Troupe, &c. Il ne s'attribue même qu'en partie plusieurs des Pièces que nous avons nommées. C'est ce qu'il a toujours eu soin de déclarer ; mais les pièces imprimées sous son seul nom, n'appartiennent qu'à lui seul ; & ce sont, à coup sur, les meilleures. Poyrquoi disputer à un auteur des ouvrages qu'il assure être de lui, & que nul autre écrivain ne réclame? Cette manie est des plus communes dans notre siècle; en est-elle moins injuste? Elle vise à décourager les talents, & trop souvent elle y réussit. Mais revenons à ceux de M. Anseaume ; le genre auquel il s'est particulièrement livré, celui des Pièces mêlées d'Ariettes, n'est pas celui de la vrai Comédie ; cependant il a ses difficultés : il exige de la légèreté, de la combinaison ; une coupe relative à cette espère de Drame ; l'art de ménager au Musicien ses avantages, sans lui sacrifier ceux du Poète. M. Anseaume a connu ces principes, & s'en est rarement écarté, surtout lorsqu'il a travaillé seul. Il connaît l'effet théâtral d'une Scène, & ne met en chant, que ce qui est susceptible d'expression ou d'image. On remarque dans son dialogue, & de l'aisance & de la justesse. Il l'étend ou le restreint avec une égale facilité. En un mot, ses ouvrages sont en général, marqués au coin du talent dirigé par le goût, & éclairé par la réflexion. Le peintre amoureux de son modèle, le Medecin de l'Amour & l'école de la jeunesse, trois pièces que personne ne lui dispute, peuvent aller de pair avec certaines Comedies restées au Théâtre Français, et qu'on y revoit toujours avec applaudissement. L'Ecole de la jeunesse, surtout, est aux ariettes près, une comédie du meilleur genre. Que manque-t-il donc à son auteur pour tenir un rang plus distingué parmi nos Poètes Dramatiques? Un autre Théâtre.

Ajoutez : le Rendez-vous bien employé, le Retour de tendresse

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LA HARPE, dans son "Cours de littérature" (1811), écrit :

Anseaume, né à Paris, mourut dans la même ville, en juillet 1784 ; il fut l'un des créateurs de l'opéra comique. Il compoa eul, ou en société avec d'autres auteurs, un très grand nombre de pièces qui sont aujourd'hui à peu près oubliées. Il fut très long-temps souffleur du théâtre italien, auquel il se rendit trè utile en faisant de compliments de clôture pendant plusieurs années.

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Le pièces d'Anseaume ont été recueillies en trois volumes in-8° ; elle ne forment cependant pas tout son théâtre ; car ce recueil est daté de 1766, et plusieurs pièces de cet auteur ont paru depuis. On voit encore avec plaisir le Tableau parlant, excellente farce qui fut représentée en 1769; mais il faut avouer que la musique de Grétry a beaucoup contribué au succès de la pièce. Jugement.
C'est un chef-d'oeuvre, au moins de musique, que le Tableau parlant, farce divertissante, la meilleure de ce genre, celui du bas-comique, qui ne laisse pas de plaire aussi sur la scène, quand il a quelque naturel et point de grossièreté. Ce fut le mérite d'Anseaume, homme modeste et laborieux, qui rendit beaucoup de services au théâtre Italien, dont il était souffleur. Il avait contribué à la renaissance de l'Opéra-Comique de la Foire par le succès de son peintre amoureux, joli petit acte qui et resté. Ces deux pièces d'Anseaume valent mieux que toutes celles de Poinsinet, qu'a fait vivre la musique de Philidor.

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Liste des oeuvres d'Anseaume :

Achmet et Almanzine, 25 octobre 1776,
L'Amant corsaire, 3 juin 1762,
Les Amants trompés, 26 juillet 1756,
Arlequin marchand de proverbes, 16 mars 1771,
Bertholde à la ville, 9 mars 1754,
Le Boulevard, 24 août 1753,
Cendrillon, 20 février 1759,
Le Chinois poli en France, 20 juillet 1754,
La Clochette, 14 juillet 1766,
La Coquette de village ou Le baiser pris et rendu, 19 septembre 1771,
Le Dépit généreux, 16 juillet 1761,
Les Deux chasseurs et la laitière, 23 juillet 1763,
Le Docteur Sangrado, 13 février 1758,

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Le Dormeur éveillé, 27 octobre 1764,
L' École de la jeunesse ou le Barnevelt français, 24 janvier 1765,
L' Écosseuse, 4 septembre 1760,
Les Épreuves de l'amour, 1er octobre 1759,
La Fausse aventurière, 22 mars 1757,
La Fausse esclave, 31 mai 1758,
Les Filles pourvues, 31 décembre 1761,
La Harangue interrompue, 4 juillet 1772,
L' Ile des fous, 29 décembre 1760,
L' Ivrogne corrigé ou le mariage du diable, 23 juillet 1759,
Le Maître d'école, 14 mars 1760,
Le Maréchal-ferrant, 22 août 1761,
Mazet, 24 septembre 1761,
Le Médecin de l'amour, 22 septembre 1758,
La Meunière enrichie ou le Gascon puni, 1767,
Le Milicien, 29 décembre 1762,
La Nouvelle Bastienne, 17 septembre 1754,
La Nouvelle troupe, 9 août 1760,
Le Peintre amoureux de son modèle, 26 juillet 1757,
Le Poirier, 21 juin 1772,
Les Précautions inutiles ,23 juillet 1760,
Le Procès des ariettes et des vaudevilles, 31 janvier 1760,
La Rencontre imprévue, compliment de rentrée, 4 novembre 1774,
Le Rendez-vous bien employé, 10 janvier 1774,
La Ressource comique, 22 août 1772,
Le Retour de tendresse, 01 octobre 1774,
Soldat magicien, 14 août 1760,
Le Tableau parlant, 20 septembre 1769,
La Vengeance de Melpomène, 12 juillet 1753,
La Veuve indécise, 24 septembre 1759.

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